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Lou Coucardié
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mai 7th, 2021

Parlons couvert… végétal !


L’agriculture régénérative se concentre sur la conserva­tion et l’amélioration de nos environnements agricoles. Elle met l’accent sur la restauration de la biodiversité lo­cale mais surtout sur l’amélioration de la quantité et de la qualité de la couche arable. L’une des pratiques les plus ef­ficaces est l’utilisation de cultures de couverture. Utilisés correctement, ils atténuent l’érosion des sols tout en amélio­rant la fertilité, la qualité, la rétention d’eau, les mauvaises herbes, les ravageurs, les maladies, la biodiversité des sols.

Dans le cas des vignes, il s’agit d’implanter dans l’inter-rang une espèce végétale qui apporte un bénéfice à la vigne et au sol, tout en contribuant à l’équilibre de l’écosystème ambiant. Le but est d’arriver à réduire voire arrêter l’apport fertilisant et de fortifier la plante pour qu’elle puisse résister aux pressions parasitaires. Jusque-là tout va bien…

Il convient de choisir une espèce de couvert en fonction de ce dont a besoin le sol  (fertilité, capacité de rétention d’eau, décompactage, vie microbienne, etc.) tout en tenant compte des besoins de la vigne durant son cycle de pousse et des spécificités de notre climat méditerranéen. Cela se complique…

Les graminées (type gazon ou blé) apportent au sol du carbone (composant de l’humus) mais leur besoin en eau peut être dommageable pour la vigne. Nous expérimentons avec l’Alpiste, moins gourmande en eau.

Les légumineuses (type trèfle) apportent au sol de l’azote, élément fertilisant qui stimule la vigne mais aussi la vie microbienne du sol.

Les crucifères (type radis ou carottes), grâce à leur racine en pivot, décompactent le sol et sont une réserve d’eau qui se libèrera au cours de leur décomposition.

Enfin, on peut aussi mélanger les espèces pour une recherche de synergie, en sachant que les espèces à petites graines et celles à grosses graines ne se sèment pas en même temps ni avec le même semoir… Etes-vous toujours avec moi ?

Une fois que la stratégie est au point, il s’agit de réussir le semis et l’implantation du couvert. La meilleure période est le mois de septembre. Ça tombe bien, on est en pleine vendange ! Et s’il ne pleut pas rapidement après le semis, on ne fait que nourrir les oiseaux.

En 2020, nous avons semé le radis chinois dans deux types de sols différents à deux périodes différentes. Dans le sol profond et argileux, un semis précoce a donné de très gros radis alors que dans le sol de limon sec, un semis tardif n’a permis qu’un développement très limité des radis. Nous avions surestimé la capacité de cette plante à assouplir la structure du sol comme l’atteste les radis qui ont poussé en partie hors sol.

Comme vous pouvez le voir, nos décisions doivent prendre en compte l’ensemble de l’écosystème. Nous avons encore beaucoup à apprendre. Nous ne réussirons pas avec chaque culture de couverture que nous essayons, mais les avantages l’emportent facilement sur nos problèmes. Pour nous, les essais sont pour apprendre, pas pour réussir !

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