La plupart des consommateurs le disent : manger bio coûte plus cher ! Il est vrai que la plupart des produits sont plus onéreux que leurs homologues classiques. Mais le sont-ils réellement ? Pas si nous intégrons les coûts environnementaux, sanitaires et sociaux de l’agriculture conventionnelle pour notre société.
Sur la qualité de l’eau : les effets les mieux quantifiés sont ceux liés à la dépollution de l’eau potable, aux algues vertes, ainsi que les coûts dits d’évitement (les consommateurs achètent des bouteilles d’eau pour se préserver des contaminations). Les impacts totaux sont évalués à 1,2 milliard d’euros par an.
Sur la biodiversité : il est avéré que la non-utilisation de pesticides de synthèse génère moins d’impacts négatifs sur la faune. Les pertes dues à l’impact des pesticides sur les poissons et les oiseaux sont estimées à 1,6 milliard d’euros par an. Il faut noter qu’ici en France, l’indice des populations d’oiseaux des milieux ruraux est passé de 100 en 1989 à 55 en 2013 ! En interdisant l’usage des OGM, l’AB renforce la diversité d’espèces cultivées.
Sur la préservation des espèces végétales : en préservant mieux les insectes pollinisateurs, l’AB rend un service de pollinisation qui est évalué à 1,2 milliard d’euros par an. Si les grandes cultures sont peu dépendantes de pollinisateurs, les arbres fruitiers, par exemple, peuvent connaître un surcoût de 300 euros par hectare et par an quand il faut louer des ruches durant la floraison.
Sur la lutte contre le réchauffement climatique : l’AB offre deux bénéfices. Une méta-analyse concernant 74 études indique qu’elle stocke 40% de carbone en plus dans les sols que l’AC. Le rapport révèle aussi la diminution des émissions de gaz à effet de serre.
Sur la santé : l’AB comportant une faible utilisation de pesticides dans la production végétale et d’antibiotiques dans l’élevage, réduit les risques pour la santé humaine dus à l’exposition aux résidus de pesticides dans les aliments et au développement de bactéries résistantes aux antibiotiques. En plus, les produits bios ont des teneurs plus élevées en antioxydants (de 18 à 69%).
Sur les bénéfices socio-économiques : à l’échelle des exploitations, il existe une création d’emplois supérieure en AB par rapport à l’AC. Ce surcroît d’emploi permet d’estimer une réduction du coût de chômage à la collectivité entre 19 et 37 euros/ha/an en grandes cultures, si l’on considère que le coût d’un chômeur pour la collectivité est de 11 000 à 21 000 euros/an.
Sur les liens sociaux : notamment grâce aux réseaux de distribution comme les Amaps, ou l’approvisionnement direct à la ferme. Mais ces impacts sont plutôt qualitatifs (comme le respect du bien-être animal), et il est difficile de leur attribuer une valeur économique.
Sur la préservation du territoire : du fait des rendements moindres qu’en conventionnel, le bio consomme plus de terre pour produire la même quantité de nourriture tout en nécessitant plus de main d’œuvre. Les paysages sont donc entretenus avec une création d’emplois ruraux permettant la survie de nos villages.
Oui, les produits issus de l’agriculture biologique sont plus chers. Mais cela est pleinement justifié par les prix de production mais surtout les nombreux bénéfices pour les consommateurs et notre société en général.
C’est une démarche qui est forcément bénéfique pour nous tous sur le long terme ! Chaque euro dépensé sur des produits bios améliore l’état de nos sols et eaux, protège la biodiversité, offre plus d’emplois et éloigne un peu plus le spectre du réchauffement climatique.
Alors qu’attendons-nous ?
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