Lieux Dits
Lou Coucardié
Nostre Païs
Blanc de Blancs
Les Cépages
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octobre 28th, 2013

Les millésimes se suivent et ne se ressemblent pas avez-vous dit ?


« L’année fut tardive suite à un printemps froid et humide et une floraison en retard de presque 15 jours sur une année normale. L’été sec et ensoleillé suivi d’un beau mois de septembre aux nuits fraîches a donné des raisins très colorés conservant une belle acidité dans la maturité. Les pluies de printemps et les orages de Septembre ont maintenu un rationnement hydrique modéré et permis une maturation complète des baies.

Les blancs et rosés sont merveilleusement frais et aromatiques et bien que beaucoup de cuves de rouge soient encore sous marc à ce stade, les structures tanniques sont veloutées et les vins abordables dans leur jeunesse. »

Ce que j’écrivais il y a 3 ans sur le millésime 2010 correspond totalement au millésime 2013 que nous venons tout juste de terminer. Alors que la presse se déchaîne sur les catastrophes de certains vignobles (grêle, manque de récolte, pluies excessives) notre petit coin de paradis a été épargné et nous terminons ces vendanges avec un grand sourire. En effet, 2010 est considéré par la presse spécialisée comme le millésime de référence de ces 20 dernières années et j’ai la faiblesse de croire dans l’énorme potentiel des vins que nous venons de vinifier.

Encore une fois, 2013 est un millésime qui nous a surpris, qu’il a fallu comprendre pour mieux le maîtriser.

1)      Le retard de maturation n’a pas affecté tous les cépages et toutes les parcelles de la même manière. Les ordres de récolte ont dû être modifiés et beaucoup de parcelles ont été bonnes à prendre (blanc et rouge) à la même période créant un pic d’activité pour la cave.

2)      L’impact de la charge sur l’avancement de la maturité a été particulièrement important cette année : retard important  pour les  vignes chargées mais beaucoup plus faible pour vignes équilibrées.

3)      La véraison fut tardive et hétérogène sur grenache à cause de la présence de grappillons d’entre cœur. En effet l’importante vigueur de début de saison due au printemps humide a généré le départ des bourgeons latéraux (entre cœur) qui ont fleuri plus d’un mois après les grappes principales. Nos interventions au vignoble au mois d’Août ont consisté dans la suppression de ces entre cœurs et donc des grappes décalées.

4)      L’acidité est bien présente sur ce millésime grâce aux nuits fraîches du mois de Septembre et à l’absence de stress hydrique trop marqué. L’analyse montre en particulier une importante présence d’acide malique qui amène beaucoup de fraîcheur aux blancs et rosés mais qui ne perturbera pas les rouges car disparaissant à la fermentation malo-lactique.

5)      Les peaux sont restées très dures et avec des sensations végétales assez tardivement. Par contre je ne pense pas avoir connu un millésime où les trois maturités (physiologique, aromatique, et phénologiques) ont été aussi convergentes. Il fallait être dans le vignoble tous les jours car le basculement vers la maturité complète était assez brutal. La charge tannique dans les rouges semble importante mais de grande qualité.

6)      Enfin il faut souligner la grosse homogénéité qualitative des parcelles sur ce millésime. Bien sûr, tout le travail effectué au vignoble a joué mais la nature nous a bien aidés.

Ce qui m’enchante le plus dans les vins encore en fermentation que nous dégustons tous les jours, c’est l’équilibre et l’élégance qui s’en dégage, avec une matière bien présente.

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